En mémoire des victimes du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti. Ce texte est inspiré d’un fait vécu, j’étais étudiante en 1ère année à L’université Quisqueya quand le tremblement de terre s’est incrusté en plein salle d’examen. Une catastrophe naturelle sans précédent aux lourdes pertes pour Haïti.
Douze secondes
Doucement nerveux,
Nous attendions dans la salle les feuilles d’évaluation.
Les yeux en avant-garde sur la surveillante,
Icône traversée par nos regards
Préoccupés et en transes d’idées.
Un soupçon d’indice ou une étincelle,
Auraient dû, encore plongés sur nos feuilles, nous alerter
Soudain, déferlements en zigs zags grinçants et violents, s’échelonnent !
***
Et s’écroulaient sur nos têtes ébahies
Lourd, sombre et démembré :
Un ciel jadis confiant…
Des planchers non-stables mais tendances révolues.
Car sous nos pieds et des parois
Grimpait le tremblement.
En si peu de temps, tout s’éclipse
Comme des sardines en boites,
L’air vicié, nous nous accrochons :
Dieu, un ami, le téléphone, n’importe quoi dans ce décor écrabouillé !
***
Oui, elle avait enfin osé !
Elle s’est enfin secoué cette terre.
Offusquée de plus de deux siècles de maltraitances.
C’est la misère d’un peuple
Face à une politique d’émotions et d’urgences.
Et tous ! Oui nous avons été touchés
Sortis de la poussière, le front anxieux…
Alors recyclage, réforme, ou nouveau souffle d’un peuple dépossédé !
© Sarita C. Pierre